L’industrie agroalimentaire française, occupant une place de choix sur la scène mondiale, se retrouve face à un défi majeur : la gestion des déchets organiques. Bien qu’elle soit le premier secteur industriel français, elle doit composer avec un volume important de déchets d’origine végétale et animale. Selon l’ADEME, 21% des dix millions de tonnes perdues ou gaspillées annuellement dans la chaîne alimentaire surviennent lors de la phase de transformation. Cela représente une quantité substantielle de 2,1 millions de tonnes, une perte financière estimée à 2 200 millions d’euros et un impact environnemental de trois millions de tonnes équivalent CO2. Face à une hausse des prix alimentaires et à une sensibilité accrue des consommateurs à l’environnement, les acteurs de ce secteur doivent impérativement revoir et optimiser la gestion de leurs déchets.
Optimisation de la gestion des déchets agroalimentaires
Les entreprises agroalimentaires sont invitées à intégrer des pratiques durables dans leur gestion des déchets. Cela ne se limite pas aux emballages écoresponsables, mais s’étend à l’ensemble de la chaîne de production.
- Les professionnels doivent mettre en valeur leurs efforts en matière de recyclage auprès de leurs clients.
- Les biodéchets peuvent être transformés en compost hygiénisé et normé NF, participant ainsi à la régénération des sols.
- Le recyclage devient une stratégie pour préserver l’activité de manière durable.
Valorisation des déchets alimentaires
Pour les déchets alimentaires, qu’ils soient emballés ou non, des solutions efficaces existent. Grâce à des contenants adaptés, leur stockage et leur collecte sont facilités.
Un conseiller explore avec chaque entreprise les meilleures options pour le recyclage. Cela inclut la formation du personnel, l’utilisation de contenants appropriés et la mise en place de suivis et d’indicateurs.
Les biodéchets sont ensuite triés et compostés à l’aide de technologies avancées comme ADONIS. Le compost obtenu est normé NFU 44-051 et favorise la régénération des sols.
Gestion des autres types de déchets
Le secteur agroalimentaire doit également gérer les déchets non organiques. Actuellement, seuls 50% de ces déchets sont triés, nettement moins que dans d’autres industries manufacturières.
Des solutions existent pour les emballages souillés, les graisses et huiles alimentaires usagées. Lorsqu’ils ne peuvent pas être compostés, ils sont valorisés sous forme de matière ou d’énergie avec le CSR – Combustible Solide de Récupération.
- 35% des déchets sont d’origine végétale : chutes de parage, fruits et légumes impropres, marc de pommes, matières périmées…
- 34% sont d’origine animale : déchets de viande et carcasses, sous-produits animaux, fumier, œufs cassés…
- 8% sont des papiers/cartons, 7% des plastiques, principalement des emballages.
- Les 16% restants incluent du bois, du verre, et d’autres déchets tels que métaux et huiles usagées.
Bien que la majorité des déchets organiques soient réutilisés, les inorganiques ne le sont qu’à moitié. Optimiser leur gestion pourrait réduire les dépenses associées.
Considérer la gestion des déchets dans l’industrie agroalimentaire ne se limite pas à des préoccupations économiques. Elle s’inscrit dans une démarche écologique et responsable, essentielle pour la pérennité des entreprises et la préservation de l’environnement.








